November 26, 2021
0

Eric Ter se parfait a chaque tour de piste, et chaque nouvelle sortie affine le portrait d’un auteur, et d’un musicien, unique sur la scene francaise du rock. 

II joue ici tous les instruments, guitares, basse, batterie, percus... Eric Ter n’est pas un sanguin, toute son energie s’accumule dans la mesure. L’album trace "un paysage d’equilibre, de relief et de continuite", declare d’ailleurs l’interesse. Sa main droite est impeccable et ses emballements, rythme et solos, toujours controles, mais mieux vaut ne pas les dissocier, puisque l’un jaillit toujours consubstantiellement de l’autre. 

Question style, les references d’hier s’estompent, Ter devenant petit a petit sa propre et ultime reference. Ainsi, cette touche JJ Cale, veinee d’un funk souterrain, est de moins en moins evidente. Pareil pour ce picking acoustique qu’on qualifiait de velvetien pour ne pas avoir a dire folk, la planche etant plus dure, les noeuds plus serres, la seve plus toxique. 

Du bois, Ter en sort pour entretenir ses feux de wah wah : classique espagnole, douze cordes, barytone mais, si c’est du folk, c’est un folk tres sophistique comme en faisait Leo Kottke a qui il rend hommage (“Yo Leo”). 

Enfin pour la voix, avec son groove fluide et sensuel, qui parle plus qu’elle ne chante, c’est encore un peu Alain Bashung, mais plus profonde, plus mate et plus amicale. II y a de l’ironie, de l’amertume, de la nostalgie, une plume chirurgicale qui ne doit rien a la rive gauche ni a la vieille nouvelle chanson française... et beaucoup d’orgueil. Autour du vingtieme album, une oeuvre commence a sonner comme une existence. Eric Ter, c’est du rock de grandes personnes. 

0 comments:

Post a Comment

Note: Only a member of this blog may post a comment.


Visitors